Mens-moi !!!
Et pourquoi pas « fouettes moi », « arraches-moi les cheveux », « fais-moi écouter du Michel Sardou » ou que sais-je encore ?!? Mais bon, attardons nous plus sur le fond que sur la forme de cette énième « série-événement-inédite-en-France ». Hier, j’étais devant ma tv pour mater les trois premiers épisodes de « Lie to me » ; en même temps, si j’avais été DERRIERE la tv, ça aurait été moins bien, quoique… Que j’vous raconte :
Alors déjà, il faut savoir que les séries américaines et moi, ça fait bien plus que deux ! Marre de voir des supers flics à l’humour au ras des (racines des) pâquerettes résoudre en 42 minutes (format habituel des séries US) les énigmes les plus tordues. C’est « un peu » toujours la même chose : un crime odieux, la police sèche sur l’affaire, les super-flics (ou super-consultant pour la police) arrivent et font la lumière sur cette intrigue, innocentant par la même occasion le pauvre hère qui avait morflé à la place du véritable l’assassin (généralement celui que le téléspectateur soupçonne dès sa première apparition à l’écran) évitant ainsi l’affreuse erreur judiciaire. Bon, vous me direz « il y a pire », et vous n’auriez pas tort, il y a les séries françaises aussi… et allemandes, chères à la ménagère de 50 ans et au chômeur. Mais là n’est pas le sujet, retournons donc au sujet qui nous intéresse.
Bref, comme je le disais, je ne suis pas vraiment fan (doux euphémisme)… Ou plutôt je n’ETAIS pas fan, car quelques nouvelles séries m’ont définitivement réconcilié avec le genre. Les Simpson (what else… même s’il est vrai que l’on peut difficilement les considérer comme tel, et pourtant… Mâtin), les X-files (je vous l’accorde, ça ne nous rajeunit pas tout ça), 24 heures chrono (avec Jack Bauer, le mec qui s’est fait greffer un cellulaire à la place de la main droite… pas pratique pour la branlette c’t’affaire. Un lointain cousin d’Axel d’ailleurs, Cargo de nuuuuuiiiiit) (j’ai pris un forfait « parenthèses » en fait) et, plus récemment, Heroes, Dexter et surtout le Mentalist.
J’ai pas mal accroché sur cette dernière série, le seul hic, c’est que la première saison est passée trop vite. « La seconde ne devrait pas tarder » m’a confirmé mon ami Simon Baker, l’acteur campant le mentaliste himself, Patrick Jane. Propos corroborés par Bruno Heller, autre pote d’apéro, créateur de la série, qui m’a affirmé hier soir au téléphone que la 3ème saison serait diffusée cette année aux States et pourrait débarquer en 2011 chez nous. Après je lui ai raccroché au nez, ma série allait commencer, j’ai qu’ça à fout’ non plus !!!
Or, « Lie to me » (« meurtres et mensonges » in french) était présenté comme un ersatz du « Mentalist », c’est dire si j’étais impatient de retrouver ce qui a fait le succès de Patrick Jane !!! Mais à vrai dire, on est loin du compte…
Le pitch est simple : Tim Roth (qu’on a pu notamment voir au ciné dans « Hulk ») allias le docteur Cal (bien qu’il ne soit pas beau… beau Cal… ok, je sors) Lightman est un psy expert en détection de mensonges (si, si, c’est possible, moi je suis bien expert en mangeage de pizzas) par l’analyse de micro-expressions. Il tient un cabinet et propose ses services à la police dans des cas difficiles. Et il est callé le bougre, on apprend que c’est lui qui a mis au point le détecteur de mensonge du pentagone, qu’il a quitté pour se mettre à son compte il y a 6 ans.
« Qu’est-ce qu’une micro-expression ? » me demanderez-vous, et je vous félicite pour la pertinence de cette question à laquelle, j’ose l’avouer, je m’attendais un peu. Et bien les micro-expressions, ce sont des gestes brefs, un comportement, voire même des tics (pas la p’tite bête sur la peau de vos clebs hein) mais sur une durée ne dépassant pas la demi-seconde qui trahissent vos pensées. Tout au long des trois épisodes diffusés hier soir, il y a eu pas mal de cas… ce qui est normal, c’est le fond de commerce de la série !
Par exemple, un mec qui se gratte le nez est énervé. Quelqu’un qui a les mains plus chaudes que la moyenne est troublé. La main sur le front est relative à la honte. La main passée dans son cou indique la gène. Les différentes façons de sourire indiquent si ledit sourire est sincère ou forcé. Un mouvement d’épaule unilatéral indique un mensonge. Pareillement, quelqu’un qui habite seul avec sa maman, dans un très vieil appartement, rue Sarasaaaaaateuuuuu et qui a pour se tenir compagnie une tortue, deux canaris et une chatte, est forcément un homo (comme ils diiiiiiiiiiisent), quand je pense à Fernande, mon corps réagit, etc. La devise de Lightman résume bien l’esprit de la série : « le corps dit toujours la vérité, qu’il soit vivant ou mort »…
Bref, le scénar du pilote est tout sauf original : un gamin de 16 ans (qui parait d’ailleurs en avoir le double) est suspecté d’avoir tué sa prof (et vue la tête qu’il a, c’est plus facile de le prendre pour un tueur que pour un chauffeur de bus… quoique, dans l’Yonne, l’exemple peut prêter à confusion) et encoure la réclusion à perpétuité. Le maire du patelin appelle Lightman et son équipe à la rescousse pour faire la lumière sur cette sombre affaire.
Sans déconner, au bout d’un quart d’heure, je me suis demandé « mais putain, pourquoi je me suis engagé à faire un papier là-dessus moi ?!? Quel con, non mais quel con !!! »
Forcément, les clichés sont bien exploités : dans l’équipe il y a la belle (voire même la bonnasse, on peut le dire) et la bête (la bête dans son domaine, le mensonge), et le collègue un peu farfelu. Et comme les minorités ethniques n’étaient pas assez représentées, Doc Lightman engage une (jolie) black. Et pour boucler la boucle (et plagier Navarro, la hooooooonte), le héro de la série à une fille d’une quinzaine d’années. Voilà, vous connaissez tous les personnages que vous allez retrouver chaque jeudi soir sur la 6 pendant les 13 épisodes que compte la première saison, soit environ un mois et demi de diffusion… Dieu nous garde d’une seconde saison !!! Au moins, quand j’étais plus jeune, il y avait un film érotique tous les jeudi sur M6 en deuxième partie de soirée, c’était pas plus mal !
Je ne vais pas vous raconter les trois épisodes d’hier en détail. D’une part parce que je préfère que vous vous fassiez votre propre idée de la chose et d’autre part parce que je me suis endormi au début du troisième, trop passionnant pour moi… Les sempiternels éléments de la série amerloque lambda sont réunis, clé du succès chez ceux qui ont du « temps-de-cerveau-disponible » à louer… On retrouve même les images au ralenti à la fin de l’épisode avec la zik pourrave qui va bien in « cold case’s style »…
Le rythme est totalement inexistant, c’est chiant en fait… d’où mon assoupissement ! Et pourtant, mâtin, il y a de bonnes idées. Les expressions décortiquées des suspects qui révèlent s’ils mentent (à l’eau) ou pas, les visages de différents « people » arborant ces mêmes expressions, ça c’est intéressant… mais insuffisant à mon goût.
Quelques petites choses que je trouve bien faites : le générique de début (les images hein, pas la zik), le collègue de Lightan, partisan de l’honnêteté radicale (c'est-à-dire qu’il dit toujours ce qu’il pense… même, SURTOUT, quand il serait préférable qu’il ferme sa gueule) et la vingtième minute, parce que c’est la pub et là, par contre, entre la nouvelle pub orangina (celle avec l’iguane) et celle pour ice-tea (avec Hugh-Wolverine-Jackman), j’ai vu des truc sympas et j’ai même eu le temps de cramer une clope !
Ah si, j’oubliais, j’ai bien aimé la réplique du docteur Cal Lightman dans le seconde épisode dans lequel un important membre du parlement était soupçonné d’avoir flingué l’argent du contribuable avec une prostituée ( Zahia, si tu me lis…) : « on dépense toujours de l’argent pour parvenir à faire l’amour avec une femme. Au moins, les prostituées affichent leurs tarifs »… C’est beau la poésie !
Bref (p’tain, qu’est-ce que je peux l’utiliser ce mot, faut absolument que je trouve un synonyme), à mon avis, il y a mieux à faire le jeudi soir que mater cette série (Zahia, si tu me lis…). Mon seul regret, hormis le fait de m’être fadé deux plombes de ce truc chiant comme un tabouret, c’est de m’être endormi trop tôt. Effectivement, en troisième partie de soirée, il y avait un reportage qui m’avait l’air plutôt pas mal foutu sur les « profilers » ou, en français, les synergologues (celui-là, si vous arrivez à la placer dans une soirée mondaine, ça vous ouvre des portes : vous participerez illico à la partouze après le cocktail !)
Court (seul synonyme de « bref » que j’ai pu trouver), si je devais donner une note sur 10 à ce programme, je donnerais… 10 ! Et c’est bien parce que je suis un nostalgique de l’école des fans de Jacques Martin, sinon ça vaut pas plus que 4/10 !
La prochaine fois, je vous parlerais du remplacement de la rotule par une exo-rotule en adémandium ! Mais en attendant, on se quitte avec le meilleur passage de la soirée d’hier soir… et en version longue s’il vous plait :
