Les nouveaux contes
Je n'ai pas grandi féministe, je le suis devenue avec la force des choses... enfin un peu quoi, juste ce qu'il faut pour ne pas accepter de fermer ma gueule quand le mâle veut pratiquer le tourniquet bulgare sur une main, les yeux bandés.
Si comme moi, t'as grandi avec Blanche Neige, Cendrillon et l'autre feignante qui s'est tapé un bon gros somme, tu as du être pas mal désillusionnée quand t'as sauté à pieds joints dans la vie réelle option relations de merde avec connards plus charmant que prince.
Avec l'évolution de la femme, les markéteux du service "Contes et poésies" des chaines de télés et du cinéma se sont retrouvés dans l'obligation de modifier l'histoire sous peine de se retrouver avec une horde de gonzesses en Louboutin sous leurs fenêtres et certainement pas pour leur chanter la sérénade.
C'est comme ça que sont nés les tous nouveaux clichés "Il était une fois".
La nouvelle princesse est désormais, indépendante, sexy, piquante et avec un très fort caractère. La plus part du temps elle est rédactrice en chef d'un magazine de mode (à croire que c'est le seul métier autorisé pour les femmes qui ne souhaitent pas s'occuper de mioches à longueur de journées). Elle ne croit plus en l'amour parce que ça fait rien que du mal dans son coeur et du coup elle s'est créee un monde où montrer ses sentiments est signe de faiblesse.
Choisissons un modèle visuel pour aider à la compréhension.
Nous l'appellerons donc Sam, car souvent elles ont un prénom à connotation masculine.
Les souriceaux, les lapinous, les oiseaux qui parlent, vieux nains et autres conneries grotesques qui servaient à la fois de meilleurs amis et d'assistants sont dorénavant remplacés par deux clichés typiquement actuels : Le pédé et la grosse moche.
Commençons par la fille. Notre Sam ne souhaitant pas vivre dans l'ombre d'une poupée Barbie, elle s'est tout naturellement tournée vers une fille fort sympathique mais au physique aussi ingrat qu'extravaguant. Car la copine doit quand même se faire remarquer un minimum pour ne pas être confondu avec le ficus du bureau de notre héroïne. Rondelette, souvent blonde avec une paire de lunettes et un look tout droit sortie de l'imaginaire d'un styliste sous LSD.
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Nous l'appellerons Monique, car elle a toujours un prénom ridicule, signe que la bonne fée à vraiment loupé son berceau.
Concernant le gay, il est là pour donner la touche masculine mais pas trop, nécessaire à l'équilibre de la vie de Sam. Très maniéré, il est également client du même styliste sus nommé, car comme tout le monde le sait, les accessoires c'est bien joli mais il faut qu'ils soient accordés. Équipé d'une langue de pute puissance 12, le Gay est un peu le Jimini Cricket de notre héroïne. Il est là pour la foutre dans un taxi quand, après une demi douzaine de cocktails rose bonbon, elle s'est presque ridiculisée en voulant tenter un grand écart faciale sur le bar de la dernière boite à la mode. Il sera également celui qui lui tiendra les cheveux le lendemain matin, pendant qu'elle reverra passer la gueule de bois de ses 18 ans dans les chiottes en marbre de son loft New-Yorkais. (Tu noteras au passage que le Gay a lui toujours le teint frais... L'alcool et la fatigue n'ont absolument aucun effet sur ces êtres de lumières.)
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Nous l'appellerons Mark, car le Pédé a toujours un prénom court, simple et facile à retenir
Que manque t'il à notre histoire avant l'arrivée de celui que tout le monde attends? Le méchant ! Eh oui car même au 21ème siècle, les méchants ont toujours une place de choix. Dans notre histoire, il s'agit du big boss de notre héroïne. Autoritaire, manipulateur, misogyne... Il n'est là que pour mettre des bâtons dans les roues de Sam. Cependant il ne fera que de courtes apparitions, parce que faut pas déconner, les méchants perdent toujours à la fin.
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Nous l'appellerons Bennett car c'est un prénom de vieux con riche
Et le voila ! Celui que vous attendez toutes ! Le prince charmant Himself ! Enfin .... le premier jet du prince charmant car les chevaux blancs sont devenus hors de prix et qu'il faut , ne l'oubliez pas, donner de l'espoir aux gens ... Donc à première vue le prince est quelque peu ..... moche, n'ayons pas peur des mots. En conflit avec Gilette, il tente de gagner le concours du plus long poil de menton de son quartier. En procès avec son coiffeur, il tente au choix, de camoufler ça sous un immonde chapeau ou de laisser Dame Nature prendre soin de donner une forme au poulpe qui vit sur le haut de son crâne. En guerre avec son styliste (non pas celui au LSD) il prend le plus grand soin à se vêtir chez Go Sport, Décathlon et autres boutiques so hype dans le confort de l'entre-jambes.
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Nous l'appellerons Bill parce que selon lui c'est la classe à Dallas
Lors d'une rencontre fortuite dans le métro ou dans une ruelle sombre, nos deux héros se rencontrent donc et là.... C'est le drame. Ils se détestent ! Et oui mesdames et mesdames ! Lui la traite de bourgeoise coincée du cul et elle de pouilleux alcoolique. Bien sur toujours dans un soucis de donner espoir aux communs des mortels. Puis de fil en aiguille, Sam et Bill vont finir par devoir faire équipe pour pouvoir arrêter Ricardo le dealeur de drogue du Nicaragua (tu remarqueras aussi que n'importe qui est capable de remplacer la police et faire même beaucoup mieux leur boulot).
Pour paraître crédible, Bill va devoir jouer à Pretty Woman et renoncer à son rêve de Guiness Book. C'est comme ça que l'on découvre que sous sa carapace se trouve THE beau gosse, au sourire Colgate et à la chevelure soyeuse comme un nuage (Si si c'est soyeux un nuage puisque je te le dis). Il a un regard de braise et juste ce qu'il faut de poil pour que le taux d'hormones de Sam explose le plafond.
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Dorénavant il s'appelle William, car c'est chic et sexy
C'est ainsi que nos deux acolytes vont se découvrir fait l'un pour l'autre et nous pondre 2 ou 3 chiards pour décorer leur villa de Malibu et jouer avec leur labrador sable répondant au nom de Boston. Bien sur Ricardo le Nicaraguaien finira par croupir en taule. Jack aura été surpris à détourner les fonds du magazine et sera quitté par sa femme après qu'elle est découvert que son jardinier ne maniait pas que le sécateur. Mark rencontrera le frère de William qui, Ô grand Dieu est également gay ! Le hasard fait tellement bien les choses parfois. Monique elle fricotera avec le facteur bedonnant et chauve et finiront par convoler à Las Vegas dans une White Chapel où Elvis les unira pour le pire et pour le moins pire.
Eh oui les filles nous ne sommes décidément pas aidées, mais comme dit l'adage : Nous ne sommes jamais mieux servi que par nous même" et c'est pour ça que les sex toys ont été inventés.... et au moins eux ne nous donne que du plaisir.
